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[COVID-19] Loire-Atlantique - La filière équine dans l’incertitude

Estelle Bescond, Journaliste LAA // 06.45.70.36.68
Le 19/05/2020 à 08:00 I Soyez le 1er à déposer un commentaire
[COVID-19] Loire-Atlantique - La filière équine dans l’incertitude
©Domaine équestre de Land Rohan

Les professionnels sont dans le doute. Ils s’interrogent surtout sur l’après-crise sanitaire et sur l’ampleur de la crise économique à venir.

« La sortie de crise pose question. On est dans l’expectative comme on a pu l’être pendant la crise en fonction des différentes informations qui nous parvenaient. Ce qui est sûr, c’est que les modèles économiques de certaines structures ne vont pas leur permettre de se relever », alerte Pascal Vivien, de l’élevage du Royet à la Chapelle-Heulin, membre du bureau de la Fédération nationale du cheval (FNC) en charge des questions sanitaires et bien-être et de l’Association des chevaux de sport (ACS 44). En effet, les centres équestres étaient fermés, les cours et les compétitions à l’arrêt, l’accueil du public interdit… 

« L’activité centre équestre est l’une des plus impactées par la crise, note Stéphanie Duguay du domaine équestre de Land Rohan à Vigneux-de-Bretagne. Nous avons la chance d’avoir 70 ha alors toute la cavalerie est dehors. Il n’y a donc pas de surplus de travail du fait que les chevaux ne soient pas montés. Par contre, il n’y a évidemment aucune rentrée d’argent… C’est donc une perte économique évidente sur cette activité. »

Les gens peuvent payer à la carte ou au forfait. Pour ces derniers qui ont donc payé l’année complète, Stéphanie Duguay réfléchit à des alternatives comme offrir une à deux journées de stage. « Comme on a beaucoup d’activités, je pense qu’on a été un peu plus protégé que d’autres structures et que plus de solutions se présentent à nous. » 

Accueil du public

Avec les nouvelles directives dues au déconfinement, le domaine de Land Rohan s’organise pour accueillir de nouveau du public et se projette sur cet été. « On sait que la limite de regroupement de dix personnes ne s’appliquent pas à la structure entière mais simplement à un groupe. La question est de pouvoir appliquer les mesures de sécurité donc, jusqu’au 2 juin, nous ne reprendrons pas les plus jeunes cavaliers qui ne sont pas encore autonomes pour la préparation du cheval et pour monter en selle. On a aussi imaginé un accueil de parents en télétravail dans une salle adaptée et la prise en charge des enfants entre poney et devoirs. Cela devrait être possible dans les prochaines semaines. Pour cet été, nous avons pensé à nous inscrire dans la démarche œvacances apprenantes” en proposant des stages mixtes poney et aide scolaire en partenariat avec d’autres associations. Il faut essayer de se réinventer et d’y penser de façon collective pour tenter de rattraper cette période particulière pour les enfants. » 

Mais Stéphanie Duguay, tout comme Pascal Vivien, s’inquiètent des mois à venir : le pouvoir d’achat des cavaliers va-t-il leur permettre de continuer cette activité ? « On craint que la pratique de certains s’arrête car c’est une passion chère. Ils vont peut-être vouloir se positionner sur des choses plus essentielles. Si c’est le cas, la fréquentation dans les centres équestres risque de baisser et des personnes qui n’ont pas vu leur cheval en pension pendant deux mois vont peut-être chercher d’autres solutions aussi », s’interroge Pascal Vivien. La pension est pourtant une activité importante pour les structures équestres puisqu’au domaine de Land Rohan, c’est celle qui a permis de garder de la trésorerie.

Des coûts supplémentaires

Cette incertitude sur le pouvoir d’achat des Français impacte également deux autres activités : l’élevage et la compétition. Quid du commerce à venir ? « Comme dans tous les secteurs, nous n’avons aucune visibilité. La population d’acheteurs est plutôt aisée mais est directement touchée par la crise. Ce sont des cadres, des entrepreneurs, des professions libérales, etc. » Comment vont-ils se comporter ? Vont-ils vouloir acheter des chevaux ? 

Dans ce contexte, Stéphanie Duguay n’a pas encore mis ses juments à la saillie et pense diminuer le nombre de ses poulinières : d’une dizaine habituellement, à six ou sept cette année. « L’élevage est une activité à risque économiquement. Je développe d’autres choses en parallèle donc j’avais déjà pris le parti de diminuer cette activité. Avant, on pouvait vendre les embryons ou des poulains à six mois. Comme j’ai une lignée de qualité, j’arrive encore à vendre des embryons mais, maintenant, on vend de plus en plus tard, à 3 ans, voire 4 ou 5 ans quand ils ont tourné en compétition. Avec la crise, il y a des incertitudes en plus : quelle clientèle va acheter ? quels chevaux vont se vendre ? » 

Selon Pascal Vivien, beaucoup d’éleveurs ont décidé de reporter les saillies et la profession s’attend à une baisse des naissances dans les années à venir. « Quand on élève, c’est pour vendre, sauf qu’avec la crise, ce n’est pas possible. Les concours d’élevage n’ont pas commencé, ils vont se faire à huis clos alors on peut se demander si c’est rentable d’y aller. Il va peut-être falloir garder les chevaux, les faire travailler et les nourrir alors qu’avec la sécheresse du début du printemps, on va manquer de foin. Au-delà de la crise sanitaire, il va y avoir des coûts supplémentaires sur une filière professionnelle qui n’en pas besoin puisqu’elle a déjà été pénalisée au moment de l’augmentation de la TVA de 5,5 % à 20 %. »

Formation

Centre de formation pour moniteurs, le domaine de Land Rohan a maintenu les cours théoriques en visioconférence. Début mai est tombée l’autorisation pour rouvrir donc les apprenants reviennent en petits groupes pour monter à cheval. « Le retard est relativement faible pour eux. On va peut-être les garder plus longtemps pour qu’ils aient bien le nombre d’heures prévu. Par contre, on s’interroge sur la prochaine rentrée : quand vont pouvoir se faire les tests ? les structures voudront-elles accueillir un apprenti ? »

   

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