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[COVID-19] Pays de la Loire - « Cette crise remet l’humain au coeur des priorités »Estelle Bescond, Journaliste LAA // 06.45.70.36.68
Le 11/05/2020 à 12:00 I
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Pour Lydie Bernard, vice-présidente du conseil régional des Pays de la Loire en charge de l’agriculture et de l’agro-alimentaire, cette crise sanitaire a permis de construire les fondations d’un travail collectif sur lesquelles s’appuyer pour bâtir l’après-crise. Quel est votre regard sur la crise sanitaire actuelle ? Dans cette crise sanitaire d’où découle, et découlera, une crise économique sans précédent, il y a deux temps. Le temps de l’urgence, avec la mise en place de dispositifs pour que nos entreprises continuent à exister. Et il y a le temps du rebond, avec le développement d’outils pour relancer nos entreprises économiquement. Un autre point que je tiens à souligner est que cette crise met en évidence la résilience et notre capacité à assurer l’approvisionnement. Il faut le dire haut et fort : le monde agricole - la production, la transformation, la distribution - n’a pas arrêté de travailler, et la sécurité alimentaire a été assurée. Cette noblesse et cette fierté du métier d’agriculteur et des petites mains dans les usines de transformation ont été remises en lumière et c’est tant mieux. Face à la vague de reconnaissance, le dénigrement agricole et alimentaire s’est fait plus discret. Le monde agricole doit en prendre conscience car cette crise remet l’humain au coeur des priorités. Selon vous, que révèle cette crise concernant les liens entre les acteurs du monde agricole ? Dès les premières semaines de la crise liée au Covid-19, la Région a mis en place des réunions par filières par téléphone ou en visioconférence. Les producteurs, les transformateurs et, pour certaines filières, la grande distribution, étaient réunis. C’est déjà un grand pas. Pour la filière caprine, les abatteurs étaient autour de la table, c’est inédit ! Je crois que cette crise amène du collectif et des solidarités, et je souhaite utiliser ce travail pour aller chercher le rebond avec tous ces acteurs du monde agricole, en lien évidemment avec la chambre régionale d’agriculture et la Draaf représentant l’Etat. La sortie de crise dépendra de chacun d’entre nous et je suis intimement convaincue que nous avons cette force et cette volonté qui nous permettront de rebondir. L’important sera de donner du sens et des valeurs à nos actes, nos comportements et décisions. Avec l’arrêt de la RHD et le ralentissement de marchés à l’export, certaines filières ont été fortement impactées. Quelles sont les solutions envisagée pour la suite ? L’action de la Région se fait au fil de l’eau car chaque semaine a son actualité. La relocalisation et l’autonomie alimentaire sont un enjeu crucial. Pour compléter les politiques publiques déjà engagées sur le sujet, nous avons mis en place une boîte à outils our favoriser l’approvisionnement local, via la plateforme territorialisée œapproximite.fr” qui recense les producteurs locaux, les drive et points de livraison. La notion de stockage a aussi une grande importance dans la crise que l’on vit. Le port de Nantes Saint-Nazaire a œuvré pour proposer des solutions. Sur cette problématique, nous avons également soutenu l’idée du stockage privé auprès du commissaire européen à Bruxelles. A l’heure actuelle, l’Europe prépare des règlements d’intervention avec des solutions nouvelles ces prochains jours pour le lait de chèvre, le veau de boucherie ou encore le vin. Nous remarquons aussi que, parmi les entreprises en difficulté, beaucoup étaient sur un marché unique. Pour sortir de cette crise, il est donc essentiel pour les filières d’avoir des marchés diversifiés, de ne pas opposer les agricultures, de promouvoir les produits de proximité sans s’affranchir de l’export qui, je le rappelle, représente une réelle opportunité pour certaines filières. Vous parlez de l’approvisionnement local : comment maintenir ce lien entre le consommateur et le producteur ? Cela va notamment passer par un travail au niveau de la Pac. Il y aura une vraie réflexion à mener sur ce sujet en incluant la question de la relocalisation et, pour certaines filières, il faudra remettre le sujet de la compétitivité sur la table. Au-delà des règles environnementales, il faut des règles permettant la non-importation de produits qui ne respectent pas les normes françaises. La Région veut faire le pari que les consommateurs, la RHD et les GMS continueront à prioriser l’achat de produits régionaux. Dans la future Pac, nous devrons également accompagner ces orientations à adapter leurs outils de transformation. Il faudra aussi assouplir les codes du marché public pour permettre aux collectivités de choisir la préférence locale pour l’achat de denrées alimentaires. Je pense que ce lien va perdurer. J’y crois sincèrement car cette crise a fait prendre conscience à tout le monde du risque de la dépendance alimentaire. Cette prise de conscience ne va pas disparaître du jour au lendemain. Le monde agricole doit surfer sur cette vague pour maintenir et inscrire de façon profonde ce lien si important avec les concitoyens, avec les consommateurs. Mais de vraies questions demeurent : quel comportement aura le consommateur à la sortie du confinement ? le télétravail prendra-t-il plus de place dans la société ? Et pour certains ménages dont le pouvoir d’achat est mis à mal, l’alimentation sera-t-elle leur priorité ? Les plus démunis, qui seront plus nombreux demain, doivent être accompagnés. C’est pour cette raison que la Région a mis en place une chaîne alimentaire solidaire. Malgré toutes ces questions, je reste convaincue que cette crise doit nous permettre de puiser en nous la force d’inventer, d’innover et de croire en l’avenir. Elle doit nous rappeler que nous sommes tous acteurs et responsables de notre futur. Ecrire un commentaire |
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