Rodolphe Amailland, maire de Vertou, nous en dit plus sur le projet de la ferme des Hauts Thébaudières.
Comment le plan d’actions Agri’cultivons, lancé en 2017, permet-il de valoriser l’activité agricole sur Vertou ?
Rodolphe Amailland : Vertou est une commune périurbaine attractive mais aussi un territoire agricole. Un quart de la superficie, soit 900 hectares, est dédié à l’agriculture. Cette identité agricole doit être maintenue car les producteurs concourent à la structuration du territoire, à son équilibre et à sa richesse. C’est dans cette idée que le plan d’actions Agri’cultivons a été créé. Il s’articule autour de trois axes : faciliter la vie des agriculteurs, faire de la pédagogie auprès des citoyens et créer des réserves foncières dédiées aux exploitations. Cette démarche permet de préserver les espaces naturels et de restaurer la confiance entre citoyens et producteurs. Pour cela, nous organisons tous les ans un événement festif pour que producteurs et citoyens se rencontrent. Des actions de communication sont réalisées, comme une carte des producteurs qui valorise leur savoir-faire. Et un site internet met en lumière notre économie locale.
Quels sont les enjeux autour de la reprise de la ferme des Hauts Thébaudières ?
R. A. : La ferme des Hauts Thébaudières est une ancienne ferme de 17 hectares qui appartient à la commune et que nous souhaitons mettre à disposition d’un repreneur. Ce lieu possède un potentiel agricole et environnemental fort : il est riche en biodiversité avec la présence d’une zone humide et de nombreuses haies. Pour que cette installation soit réussie et viable économiquement, nous avons fait appel aux acteurs locaux, comme la chambre d’agriculture, Nantes Métropole, le conseil départemental, un bureau d’études environnementales, les espaces verts et des associations. Le partenariat avec la chambre d’agriculture a porté ses fruits : il a mis en lumière les potentialités de cette ferme, nous permettant de proposer une reprise sereine et viable.
En quoi les échanges avec les acteurs locaux sont-ils clés pour la réussite de ces projets ?
R. A. : C’est grâce aux échanges et à la confiance entretenue avec la chambre d’agriculture, les acteurs publics mais aussi les syndicats (Maraîchers nantais, Vignerons indépendants) que des activités rémunératrices agricoles réussissent à voir le jour. Ces échanges sont incontournables pour comprendre les intérêts de tous et maintenir la confiance des uns et des autres. Ces réussites collectives demandent un travail collectif qui s’inscrit dans la durée.
François Guyot, président délégué de l’antenne Centre Atlantique de la chambre d’agriculture
Un beau challenge !
« En Loire-Atlantique, la compétition pour le foncier est très importante. L’urbanisation gagne du terrain et fait grimper le prix des terres rendant son accès plus complexe. Malgré cette tendance, des communes comme celle de Vertou, ont à cœur de maintenir l’agriculture et les agriculteurs sur leur territoire. Et nous leur en sommes reconnaissants. Dans le cas du projet de la ferme des Hauts Thébaudières, la commune a choisi de maintenir une ferme préexistante. Cette démarche est noble et doit être encouragée. C’est dans le cadre de l’appel à projets pour la reprise de la ferme que la chambre d’agriculture a été sollicitée. Nous avons apporté notre expertise pour l’identification des qualités et des limites de cette exploitation afin que la reprise de cette ferme soit la plus optimale possible. Ce projet est en train de se concrétiser et prouve qu’un travail coopératif entre acteurs publics et professionnels est possible mais surtout nécessaire. Nous espérons que cette démarche positive sera source d’inspiration pour d’autres communes. »
Marie Hilary