Avec deux semaines d’avance, la moisson a débuté dans les champs. Reportage chez Samuel et Jérémy Moy, éleveurs à Missillac au Gaec Le Pré des chênes.
Il est un peu plus de 13 h, mardi 14 juin, lorsque l’entreprise Praud D.T. vient récolter l’orge chez Samuel et Jérémy Moy, associés du Gaec Le Pré des chênes à Missillac. Ils ont cultivé 7,5 ha d’orge, un mélange d’une variété 1 rang et d’une de 6 rangs, pour lutter plus efficacement contre les ravageurs. L’ensemble est destiné aux vaches laitières et la paille est valorisée pour les veaux. « Cette année, nous sommes très en avance sur la saison en raison de la météo : de la chaleur au printemps et 35 mm de pluie il y a quinze jours », présente Samuel Moy.
Le Gaec innove pour sa récolte avec la réalisation d’une nouvelle technique de ramassage en deux temps. « On a d’abord fauché l’orge vendredi 10 juin avant de la récolter mardi 14. » Pour la fauche, le Gaec a fait appel à l’entreprise Thuriaud située à Nivillac (56). L’ETA s’est équipée d’une faucheuse-andaineuse John Deere W150 avec une coupe de 7,5 m. « La sauterelle fauche l’orge et la dispose en andains. On laisse ensuite sécher l’orge sur la parcelle environ cinq jours et on la récolte lorsque le taux d’humidité devient intéressant. » Lundi 13 juin, le Gaec a prélevé un échantillon : le taux d’humidité était de 13 %, le Gaec a pu débuter le battage. « L’intérêt d’une récolte en deux temps est de faucher plus rapidement et avec un peu d’avance pour que l’orge puisse terminer de bien sécher sur la parcelle. » C’est aussi une technique intéressante pour les élevages en bio : « Lorsque la parcelle est un peu sale, ça permet de faire sécher l’herbe. »
Seule contrainte : disposer d’un temps clément sur plusieurs jours afin que l’orge puisse sécher dans de bonnes conditions. « Nous avons de la chance, la fenêtre météo est parfaite. » Mais, qu’en est-il du coût de récolte avec cette technique ? « A priori, on devrait être sur des coûts similaires aux autres années. Si le test est concluant, on continuera ainsi à l’avenir. » Le rendement espéré est plutôt bon : 76 q/ha, bien que certaines années la récolte peut atteindre 80-85 q/ha dans les bonnes terres. Sur les 7,5 ha de nouveau libre, 2 ha seront semés dans la foulé pour du maïs ensilage et le reste en colza fourrager.
Si le Gaec innove pour sa récolte, il en est de même pour son stockage. D’habitude, l’orge est vendue à une coopérative qui lui transforme les grains en farine. « Cette fois-ci, on teste le séchage à plat. Une entreprise viendra nous le transformer en farine directement dans l’exploitation. »
Marie Hilary