Loire-Atlantique - Face aux corvidés, les techniques qui fonctionnent de A à Z,

Si la présence humaine reste la méthode la plus efficace dans la lutte contre les corvidés, elle reste chronophage. A la disposition des agriculteurs, existe un arsenal large et varié pour réguler et effaroucher.

Canon à gaz (Bazooka) : avec ou sans minuterie. Une solution efficace mais bruyante pour le voisinage et soumise à réglementation (arrêté ministériel, préfectoral voire municipal) : horaires, volume, fréquences, distanciation des habitations...

Effaroucheur sonore et visuel. Deux hauts parleurs diffusent des cris de corbeaux en détresse. L’effaroucheur s’active à distance à l’arrivée des corvidés. L’endroit est jugé comme dangereux, ils s’en vont. Varier les sons et les bruits pour limiter le risque d’habitude. On peut y ajouter un leurre gonflable ou en plastique qui monte à chaque détonation. 

Épouvantail. Il en existe plusieurs : celui à forme humaine, le plus classique, et le cerf-volant en forme de rapace, avec ou sans rubalise. Il est important de varier fréquemment les formes, les hauteurs et la localisation. Compléter le dispositif avec un gilet fluo à proximité des perchoirs.

Drone. L’agriculteur programme sur son smartphone ou tablette un parcours en fonction de chaque parcelle ciblée. Il peut y ajouter des bruits de rapaces ou autres sons pour effrayer les corvidés. A utiliser régulièrement, notamment au lever du jour et les jours suivants le semis pour augmenter l’efficacité. Un investissement coûteux – entre 2000 et 4000 € – mais vite rentabilisé car réduit la probabilité de resemer.

Pistolet effaroucheur. Ces fusées sifflantes et/ou colorées fonctionnent comme un pistolet d’alarme. Une méthode d’effarouchement efficace à utiliser à distance des habitations.

Laser. De jour comme de nuit, éclaire à ras du sol pour empêcher les oiseaux de se poser. Investissement coûteux – environ 7000 €- mais adaptée aux grandes surfaces.

Piégeage. Se fait à l’aide d’une cage et avec un appelant. Efficace pour les corneilles noires, moins pour le corbeau freux. Il faut au préalable suivre une formation avec la fédération des chasseurs pour être agréé. Chaque année, Polleniz organise également une lutte collective : pas d’agrément mais une formation technique et réglementaire d’environ de deux heures. Elle est valable pour la lutte en cours uniquement, d’avril à juin. Cette lutte collective est possible à conditions que les exploitants répondent à l’enquête de Polleniz sur les dégâts causés par les corvidés sur les cultures. En effet, c’est à partir de cet état des lieux à grande échelle que sont déterminés les besoins et les lieux de la campagne.

Semis simultanés. Les dégâts liés aux Esod* peuvent être plus importants dans les parcelles isolées, notamment en début ou fin de semis. Une concertation entre agriculteurs d’un même secteur pour semer au même moment peut se révéler payante.

Tir et battue. Il faut avoir son permis de chasse ou faire appel au responsable chasse de son territoire. Le meilleur moment ? Une heure avant la levée du jour (arriver plus tôt pour bien s’installer). Pour le corbeau freux, la fédération de chasse conseille de développer la battue au dortoir, le soir lors du retour à la corbeautière. Il est important : d’être sur leur zone d’alimentation ou sur un couloir de déplacement ; de s’intégrer au mieux dans l’environnement en utilisant l’existant et de dissimuler au mieux sa silhouette. Pour le tir à l’affût, les fédérations de chasse de Vendée et de Loire-Atlantique proposent des formations aux titulaires d’un permis chasse. En Vendée, pour chaque territoire, elle fournit gratuitement un kit dédié composé d’un filet de camouflage et de formes floqués.

Traitement de la semence. Certaines sociétés ou coopératives proposent de traiter les semences avec un répulsif réglementé. Le prestataire intervient sur site, mélange le produit avec les semences, puis le verse dans de grands sacs. 

Voiture au milieu de la parcelle. Sans doute la méthode la plus originale. Peu importe la couleur. Pour les Esods, la voiture est synonyme de présence humaine et donc de danger. Valable pour les parcelles où il y a déjà eu des tirs de régulation.

En résumé, utilisez plusieurs méthodes simultanément et variez souvent : les oiseaux s’habituent vite.

Déclarez vos dégâts !

Le confinement, avec l’interdiction de la chasse, a participé à l’augmentation de la population des Esod. Plus que jamais, il est primordial de déclarer vos dégâts sur culture liés aux corvidés. Cet état des lieux précis et justifier du classement de certaines espèces en nuisibles (Esod) auprès des autorités compétentes et ainsi de poursuivre les campagnes de régulation.

Sources : Fédération chasse Vendée et Loire Atlantique, Polleniz, commission chasse de la FDSEA85, animateurs FNSEA44 ET FDSEA85.

* Esod : Espèces susceptibles d’occasionner des dégâts comme la corneille noire, le corbeau freux ou la pie bavarde. Ce classement est révisable tous les trois ans.