Créée en 1992 par un groupe d’agriculteurs, l’étang de la Beusse permet d’irriguer environ 180 ha.
A Sainte-Pazanne, une réserve collective d’irrigation de 350 000 m3 a été créée en 1992 par un groupe d’une dizaine d’exploitations agricoles. Une digue avait alors été aménagée sur la Beusse. « A l’époque, il était possible de faire un barrage sur un cours d’eau alors qu’aujourd’hui ce n’est plus le cas », précise Laurent Plantive, trésorier de l’Association foncière agricole (AFA) Vallée de la Beusse qui est propriétaire et gestionnaire de cette retenue. En contrepartie, les exploitants avaient reboisé les alentours et les bords du lac.
En 1995, une convention a été signée avec la municipalité pour que cette dernière puisse créer des chemins de promenade et des aires de pique-nique. « C’est la mairie qui assure l’entretien de ces espaces. C’est un lieu privé qui reste sauvage tout en étant accessible à tous. Les promeneurs sont plutôt respectueux du lieu et les pêcheurs profitent d’un endroit tranquille. Il y a un bon relationnel avec les habitants. »
Pour le pompage de l’eau, les agriculteurs sont soumis à une règlementation stricte. « Nous pouvons récupérer l’eau du cours d’eau du 1er novembre au 31 mars mais il faut que nous laissions échapper un débit minimum biologique de 8 l/sec. » L’objectif de ce débit réservé est d’assurer un écoulement et un fonctionnement minimal des écosystèmes aquatiques pour garantir la vie, la circulation et la reproduction des espèces vivant dans ce milieu.
Lors de la création de cette retenue d’eau, chaque adhérent de l’AFA Vallée de la Beusse a reçu une attribution de droit en fonction de la surface à irriguer. Grâce à une station de pompage collective et un réseau de canalisations enterrées, l’eau de l’étang d’une superficie de 10 ha peut irriguer 180 ha par an. L’AFA Vallée de la Beusse a acheté tout le matériel nécessaire, dont les douze enrouleurs utilisés par ces producteurs laitiers, en conventionnels et en bio, et un céréalier. « Il n’y a plus besoin d’investissement de la part des exploitations. Une réserve collective, je pense que ça permet de diminuer les coûts d’investissement au départ. » Pour mesurer la consommation, des compteurs ont été installés à la sortie de la pompe et sur les enrouleurs afin de répartir les charges en fonction du volume consommé par chacun.
Au mois de mai, « on peut se faire des échanges d’eau entre nous, selon nos besoins. » En près de trente ans, la surface irriguée a diminué. « Cette réserve nous apporte la quantité d’eau nécessaire pour nos cultures. » Selon les années, il est pompé moins de 150 000 m3 d’eau les étés humides et 260 000 m3 les étés secs. « On pompe seulement ce dont on a besoin. L’irrigation est une sécurité pour nos exploitations, surtout lors d’un été comme 2019, par exemple, mais elle a aussi un coût donc il faut l’utiliser de façon réfléchie. »