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Pays de la Loire - 2019 : une année charnière pour la consommation d’agneaux ?

Caroline Tronche
Le 27/04/2019 à 08:00 I Soyez le 1er à déposer un commentaire
Pays de la Loire - 2019 : une année charnière pour la consommation d’agneaux ?

Vincent Blanchard, président de la filière ovine de la chambre d’agriculture des Pays de la Loire, dresse l’état des lieux du marché ovin qui fait face à des transformations importantes.

Comment se présente l’année 2019 pour l’élevage de brebis allaitantes ?
Vincent Blanchard : Les cotations ovines évoluent finalement assez peu d’une année sur les autres, parce qu’on est sur les mêmes schémas. Les coûts de production en viande ovine restent stables après une grosse augmentation en 2018, en revanche le prix à la production est en baisse, et perd environ 5% par rapport à l’an dernier. C’est donc un début 2019 assez difficile pour la filière. La baisse de la consommation est aussi inquiétante : en France, l’agneau est de plus en plus vu comme une viande « pour les occasions », les fêtes par exemples. Il est de moins en moins consommé au quotidien.

La période de Pâques vient de se terminer, on devrait avoir bientôt les données concernant une nette augmentation de la consommation mais très limitée dans le temps. Toute la question va être de savoir si cela va se stabiliser durant l’été. En Pays de la Loire on a la chance d’être une région attractive grâce au littoral. Comme nous avons une production très qualitative, avec des races allaitantes et de bons niveaux techniques, on parvient à maintenir des résultats corrects pendant une saison plutôt creuse ailleurs en France.


Comment expliquer plus précisément ce recul de la consommation d’agneau ?
V.B. : Il faut bien voir deux choses : d’une part, les Français mangent moins de viande d’agneau. C’est un phénomène de société, la solution est à chercher dans la communication auprès du grand public et restauration hors domicile (RHD). Une campagne de promotion de l’agneau a été diffusée sur les radios de décembre à mars et au printemps il y a aussi la « Journée de Lancement de l’agneau » en RHD.

D’autre part, des variations de flux entraînent une modification de la filière. En début d’année, les sorties abondantes d’agneaux Lacaune issus du cheptel laitier ont provoqué un repli d’autant plus important du cours de l’agneau issus de l’allaitant. Les volumes conséquents importés du Royaume-Uni et la diminution continue des importations de Nouvelle-Zélande (-19 % en début 2019) modifient les rapports de force. Le Brexit pourrait aussi être une grande source de perturbation, en permettant à des agneaux de qualité inférieure de pénétrer le marché français par le biais d’accords particuliers avec un Royaume-Uni hors Union Européenne. Il va donc falloir être vigilant de ce côté-là.


Dans le futur, que peut-on imaginer pour la filière, à l’amont ou à l’aval ?
V.B. : Les plus grandes incertitudes pour l’instant viennent niveau du Brexit et de la Pac. La nouvelle Politique agricole européenne prévue en 2021 pourrait redistribuer les cartes de l’aide dédiée aux ovins. En juillet 2018, la FNO va statuer officiellement sur ce qu’elle demandera au Parlement européen. En l’occurrence, elle souhaiterait voir une aide de base conditionnée à un ratio de productivité de un agneau produit par brebis, mais avec la prise en compte des agnelles de renouvellement dans le calcul. Sont souhaités aussi le minimum de 50 brebis, le supplément aux agneaux produits sous sigles officiels de qualité (label, IGP, AOP, Bio) et l’aide aux nouveaux producteurs.

A la problématique Pac s’ajoute la question des Prestations services environnementaux (PSE). Il s’agirait de contractualiser une rémunération entre un éleveur qui, par son activité valorise l’environnement et les territoires (maintien des prairies, stockage du carbone, tissu économique des territoires ruraux… ) et un privé qui souhaite favoriser une telle action étiquetée développement durable ou RSE (responsabilité sociétale des entreprises). Ces idées sont encore à structurer, mais il s’agit de vraies pistes de réflexion pour l’avenir.


D’autres part, la consommation de l’agneau pourrait évoluer elle aussi, à l’image de ce que l’on voit en viande bovine, avec une montée en puissance du haché et un recul des autres pièces. Le haché d’agneau pourrait-il être une solution pour qu’il retrouve le chemin des assiettes ? La question qu’il faut se poser, c’est comment redonner envie aux consommateurs de manger de la viande d’agneau, française et de qualité, sous toutes ses formes et pour toutes les occasions.

Propos recueillis par Vincent Dufau

   

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