Chaque année, nombre d’éleveurs tentent de trouver une réponse à la question : quelle composition pour ma prairie ?
Face aux aléas climatiques plus fréquents et une recherche d’autonomie protéique, les enjeux autour de la composition des prairies sont de plus en plus importants. Même si le premier niveau de réponse se trouve dans le choix des espèces à implanter, cette étape se doit d’être complétée par un choix de variétés adaptées.
Première étape : les espèces à implanter
Rappelons dans un premier temps que le choix des espèces doit prendre en compte le contexte pédoclimatique, les besoins du troupeau, le type d’utilisation (pâturage, fauche, mixte) ou encore la pérennité souhaitée pour la prairie (période pendant laquelle la prairie sera productive). Le tableau ci-dessous permet de guider ses choix à travers les différentes caractéristiques des principales graminées et légumineuses présentées.
Deuxième étape : le choix des variétés
Prendre du temps pour choisir les bonnes variétés peut être une véritable stratégie gagnante. La diversité des variétés aujourd’hui proposée permet de répondre aux différents contextes pédoclimatiques rencontrés et d’adapter la production d’herbe aux besoins variés des systèmes d’élevage. Ce choix de variétés nécessite d’être affiné à travers quelques critères à privilégier :
- La souplesse d’exploitation
C'est la durée entre le départ en végétation et la date d’épiaison. Plus une variété est souple, plus il est possible de pâturer sans être « gêné » par les épis.
Une variété très remontante produit des épis plusieurs fois la même année. Une variété non remontante n’épie qu’une fois dans l’année.
Il ne faut pas confondre cette notion avec le démarrage de végétation. Il s'agit de la précocité d'épiaison pour les graminées et de floraison pour les légumineuses.
Chaque espèce présente un nombre de chromosomes n qui lui est propre.
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- Diploïde (2n) : chaque chromosome est en double dans chaque cellule de la plante. Les feuilles et tiges relativement fines de la plante conviennent en pâture et en fauche. La teneur en matière sèche est supérieure à un tétraploïde, avantage pour la fauche.
- Tétraploïde (4n) : chaque chromosome est répété en quatre exemplaires dans chaque cellule de la plante. Les feuilles sont plus larges. Les tiges sont plus grosses et moins nombreuses. Les graines ont une taille plus grosse, il faut donc plus de semences à l’hectare. Convient principalement à la pâture (résistance au piétinement).
- La souplesse des feuilles (pour la fétuque élevée)
La sélection sur ce critère de « flexibilité » a permis d’obtenir des variétés à feuilles souple plus digestibles et plus appétentes, notamment au pâturage.
- L’alternativité (pour le RGI)
Une plante alternative épie dès sa première pousse quelle que soit sa période de semis. Son installation est rapide mais cette plante est moins pérenne. Une plante non alternative a besoin de l’influence du froid et des jours courts pour déclencher l’épiaison.
- L'agressivité (pour le trèfle blanc)
Les espèces les plus agressives sont généralement caractérisées par une installation et une vitesse de pousse rapides.
Il existe une base de données en ligne, Herbe-Book (www.herbe-book.org), recensant les variétés inscrites au catalogue français pour les principales espèces prairiales.
Lire la suite de notre article dans notre édition du vendredi 24 juin
Charlotte PERTUISEL - Chambre d’agriculture Pays de la Loire