Biotransition - L’agriculture comme point de départ

Mercredi et jeudi, le Salon bio 360 s’est tenu au Parc des expositions de Nantes. Plusieurs thématiques autour de la biotransition ont été abordées et l’agriculture y tient sa place.

Lancé il y a trois ans, le Salon bio 360 a vite trouvé sa place dans l’agenda nantais. 450 exposants proposent des solutions sur les biotransitions et des conférences techniques permettent de creuser les sujets, en particulier sur les avancées technologiques. Au milieu de ce vaste ensemble, l’agriculture a sa place et les agriculteurs peuvent être porteurs et vecteurs de solutions vers les transitions. Le premier volet concerne la production d’énergie. La crise énergétique a rendu encore plus prégnant l’importance de la maîtrise de sa consommation. « Les agriculteurs disposent de lieux de ressources pour produire leur énergie afin de mettre en place un système le plus résilient possible, explique Cécile Hubert, de la chambre d’agriculture Pays de la Loire qui avait un stand. Par exemple, le bocage peut apporter du bois énergie, le solaire mais aussi un combo solaire thermique/bois énergie. Il y a quinze ans, les premières installations en solaire photovoltaïque, pour de l’autoconsommation le plus souvent, sont apparues dans les exploitations. Depuis deux ans, on voit une augmentation de l’autoconsommation du photovoltaïque ou de la vente et parfois les deux. La méthanisation s’est aussi implantée avec, il y a une vingtaine d’années, l’émergence de modèles à la ferme pour couvrir des besoins propres, souvent sous forme de cogénération. La méthanisation permet aussi d’utiliser les sous-produits des animaux. L’énergie produite est souvent valorisée dans les productions de porc, volailles ou veau ». 

Garder la valeur ajoutée

Le monde agricole s’est montré volontariste dans la production d’énergie et les systèmes ont évolué encore. « Avec la méthanisation est arrivée l’injection », ajoute la spécialiste. Et des agriculteurs ont poussé encore plus loin leur autonomie. Ainsi, « dans une exploitation bretonne, des frères récupèrent le gaz issu d’effluents de porcs. Ils ont ensuite monté une station pour faire fonctionner leur tracteur au gaz ». Au fur et à mesure des avancées technologiques, des solutions émergent comme la récupération du CO2 « perdu » de la méthanisation pour les serristes. 

Au-delà de l’autoconsommation, les agriculteurs sont au cœur du projet des biotransitions. « Des fermes se regroupent pour monter des méthaniseurs en lien avec les territoires. Les agriculteurs sont source de solutions en apportant de la matière et avec l’épandage, ils sont encore là. C’est un sujet important pour les chambres d’agriculture. L’agriculture a une fonction alimentaire, non alimentaire et énergétique », ajoute Cécile Hubert. Pour autant, la chambre d’agriculture a voulu mettre quelques garde-fous pour ne pas oublier la vocation première de l’agriculture, en particulier sur le photovoltaïque. « L’agriculture est au cœur du projet du défi de la transition énergétique mais il faut que la valeur ajoutée revienne sur les exploitations », ajoute-t-elle. 

Il suffisait de voir toutes les entreprises et leurs stands pour comprendre que l’agriculture nourrit et fait vivre toute une économie !

Delphine Cordaz