Bovin - Vers plus de mutualisation ?

C’est au Min Nantes Métropole, à Rezé, qu’Elvea 44 a convié ses adhérents pour son assemblée générale, jeudi 13 mars.

Il fallait être bien matinal jeudi 13 mars... En amont de l’assemblée générale d’Elvea 44, les adhérents et partenaires ont visité le Min Nantes Métropole. En effet, c’est ici que se situe le nouveau siège social de la structure. Ce déménagement (automne 2024) marque notamment la volonté de l’équipe de maintenir son dynamisme malgré une conjoncture compliquée pour les éleveurs et la filière. « 2024 aura été une année difficile dont les effets se feront ressentir sur encore plusieurs années », affirme le président et éleveur Maxime Morantin dans son mot d’introduction. La seule embellie se trouve du côté des prix : « la hausse des cours de la viande apporte une lueur d’espoir et atténue en partie ce bilan très sombre de 2024. Est-ce une prise de conscience ou le triste reflet du manque d’animaux sur le marché ?, nuance le président. C’est dans ce contexte très difficile pour espérer un frein de la décapitalisation et aborder sereinement le changement de génération, que nous devons nous montrer solidaires ». Un constat partagé par Bernard Richard, représentant les acheteurs désignés, qui pointe également le problème du renouvellement des générations au sein de sa profession. « Certains d’entre nous arrivent au terme de leur carrière et la question de la transmission de leur outil de travail devient cruciale. Soyons vigilants quant à nos choix. Il est vrai que nous sommes courtisés par l’aval de la filière qui cherche à sécuriser l’approvisionnement de ses outils. Mais si nous cédons trop dans ce sens, nous pourrons dire adieu à notre indépendance. » 

Par conséquent, ce contexte influe sur l’activité de l’association : baisse du nombre d’adhérents (14 démissions et cinq nouvelles adhésions, soit 155 élevages adhérents, onze négociants et quatre abatteurs), légère érosion du chiffre d’affaires. « Avec le déménagement, la non-augmentation du montant des cotisations, nous savions qu’il y aurait une baisse du produit. Il n’y a rien d’alarmant. Nous allons mener une réflexion au niveau régional sur de la mutualisation avec les autres structures des Pays de la Loire. Certaines, comme en Vendée, n’ont plus de technicien, d’autres n’ont pas de secrétaire. Ça va être un gros travail de l’année 2025 », indique Maxime Morantin. Malgré cela, la plupart des filières développées par Elvea 44 se portent bien.

Un point sanitaire par le GDS 44

« La vaccination est fortement recommandée car nos troupeaux sont soit peu ou pas immunisés. Elle l’est d’autant plus si votre troupeau a été fortement touché en FCO8 ou MHE en 2024. Si vous ne devez choisir qu’un vaccin, le GDS 44 vous conseille celui contre la FCO3 », indique Ariane Klein, vétérinaire au GDS 44, lors de son intervention. En effet, la FCO3 n’ayant pas impacté le département l’an dernier, il est fort probable que le virus arrive à partir de cet été (période à risque : de juin à décembre). « Les doses de vaccins arrivent au compte-goutte donc il est nécessaire de les précommander auprès de son vétérinaire. » Autre conseil : il est essentiel de renforcer la surveillance sur la fertilité par un diagnostic de gestation avant la mise à l’herbe ou par un spermogramme pour les taureaux achetés ; et d’assurer une complémentation alimentaire en minéraux et oligo-éléments. « Ces apports sont difficiles à contrôler au pâturage, il est donc possible de les mesurer avec une prise de sang réalisée par le vétérinaire. » Ariane Klein a également partagé une information de dernière minute : les bovins et ovins issus d'une zone réglementée au titre de la FCO 1, 3, 4 et 8 peuvent désormais être exportés vers l'Espagne sans aucune exigence sanitaire (vaccination ou désinsectisation avec test PCR).

Estelle Bescond