Station expérimentale de Derval - Un tracteur électrique à Derval

Le tracteur électrique peut-il trouver sa place dans une exploitation agricole de polyculture élevage telle que la station expérimentale de Derval ?

C’est l’objet de l’observation conduite depuis septembre 2024 dans le cadre d’un projet qui réunit la société Vensys (concepteur technique), EDF, la chambre d'agriculture et le conseil régional des Pays de Loire. 

L’enjeu est de réduire la dépendance des exploitations agricoles aux énergies fossiles en utilisant de préférence et au maximum une énergie de type solaire qui pourrait être autoproduite sur l’exploitation. A Derval, la consommation annuelle de GNR est de 144 litres par ha de SAU lait dont 30 % peut être affectée aux travaux d’élevage autour des bâtiments et des animaux (distribution d’ensilage, paillage…). L’impact d’une réduction de l’utilisation de GNR sur le bilan carbone de l’exploitation est modeste car dans une exploitation laitière la majorité des émissions de gaz à effet de serre sont dues aux animaux.

Le tracteur est actuellement testé et utilisé quotidiennement pour les travaux de l’exploitation. Il s’agit d’un tracteur ancien, de type John Deere 6330 RM dont le moteur diesel a été démonté et remplacé par un système électrique. La batterie installée en lieu et place du moteur a une capacité de 48 KW. Elle permet d'entraîner un moteur électrique accouplé au volant moteur du tracteur. La transmission est de type PowerQuad et toutes les fonctionnalités habituelles du tracteur (Pdf, relevage, distributeurs hydrauliques) restent inchangées.

L’idée du concepteur du projet est de donner une seconde vie à des tracteurs anciens mais encore en bon état de fonctionnement.

Nous avons encore peu de recul sur l’utilisation du tracteur mais dès aujourd’hui nous pouvons en tirer quelques enseignements. Tout d’abord, la prise en main du tracteur s’est révélée très facile puisqu’il n’y a eu que peu de changement par rapport à la version diesel. Son entretien quotidien est facilité. Il faut avoir un œil sur la propreté des systèmes de refroidissement. La gestion du chargement de la batterie doit faire l’objet d’une attention constante. Il faut entre quatre et cinq heures pour une recharge complète mais il est possible, s’agissant d’une batterie au lithium, de réaliser dans la journée, des recharges partielles. L’autonomie varie entre une et quatre heures selon la puissance demandée.

Pour l’instant, nous réalisons principalement des travaux d’élevage. Il est prévu au printemps de le tester sur du travail du sol.

Bruno COUILLEAU
Chargée de mission expérimentation
Ferme expérimentale de Derval
02.53.46.60.04