Biodiversité - Frelon asiatique, c’est le moment d’agir

Le frelon asiatique va bientôt être à nouveau présent dans l’environnement. Ce prédateur cause de lourdes pertes sur les ruchers, perturbe les cueillettes, abîme les fruits. Piéger les frelons asiatiques au printemps est un bon moyen de réduire leur impact.

Les femelles frelon asiatique fécondées à l’automne dernier ont passé l’hiver dans un trou, un tronc creux… Elles sortent de leur hivernation dès que les températures dépassent 12°C. Chacune va d’abord construire un petit nid de la taille d’une balle de tennis voire d’un melon. Il va accueillir un groupe de quelques ouvrières qui auront la charge de construire le gros nid où pourra se développer une colonie. Ce dernier est généralement installé en hauteur et peut mesurer jusqu’à 80 cm de diamètre. 

Le piégeage de printemps : limiter la prolifération

Les frelons présents dans l’environnement de la fin février à la fin mai sont essentiellement des reines fondatrices. Dès que le gros nid sera terminé (fin mai-début juin), la fondatrice prendra ses quartiers dans l’édifice et elle n’en sortira plus. Elle consacrera le reste de son existence à pondre jusqu’à 25 000 individus qui consommeront avant l’arrivée de l’hiver 11 kg d’insectes, soit environ 97 000. Ce prédateur cause donc de lourdes pertes sur les ruchers, perturbe les cueillettes, abîme les fruits. Sa présence contribue à la baisse des rendements quand le nombre des pollinisateurs chute dans l’environnement. Le piégeage de printemps (de février à fin mai) permet d’éviter cette prolifération. 

Trois modèles de pièges sont préconisés par le Plan national de lutte contre le frelon asiatique (piège japonais, piège coréen à aile, piège français à grille Néoppi). Ce sont tous des pièges à nasse, équipés d’une grille qui filtre l’entrée des insectes et permet à ceux qui ne sont pas ciblés de s’échapper, sans se noyer dans l’appât situé dans le piège puisqu’il est, dans ces trois modèles, inaccessible aux individus capturés. Ces trois modèles ont prouvé leur efficacité lorsqu’ils sont utilisés dans de bonnes conditions : placés près d’un endroit attractif pour les frelons (zone fleurie, composteur, point d’eau), au soleil pour permettre à l’appât de s’évaporer et à l’abri du vent pour que l’odeur de l’appât reste à proximité directe du piège. Quant à l’appât (le mélange 1/3 sirop de fruits rouges, 1/3 vin et 1/3 bière a fait ses preuves), les pièges recommandés permettent de procéder à son renouvellement sans être en contact avec les frelons capturés. 

Les bons réflexes 

Les pièges « maison » (bouteille/bidon) piègent beaucoup mais sans distinction. On y recense, noyés dans l’appât, une quantité phénoménale d’insectes utiles. Ces installations représentent une menace pour la biodiversité. C’est également le cas de certains pièges du commerce dont l’appât, en libre accès, englue nombre d’insectes qui ne pourront jamais s’échapper. Un bon réflexe avant de s’équiper : contacter sa mairie pour voir si des pièges sont mis à disposition de la population. Si ce n’est pas le cas, la section apicole du GDS Pays de la Loire peut indiquer où se procurer un des trois pièges recommandés par le plan national (contact : frelon.frgds-pdl@reseaugds.com).

Et face à un nid ? Il faut les faire détruire par un professionnel. Certaines communes prennent en charge tout ou partie du coût de destruction.

 

Reconnaître le frelon asiatique 

Le frelon asiatique a la particularité de pouvoir rester en vol stationnaire devant ses proies. Il est un peu plus petit que le frelon européen, mais surtout il est de couleur plus foncée : thorax noir et brun ; abdomen composé de segments bruns séparés de fines bandes jaunes avec un seul segment orange ; tête orange à front noir. Le frelon européen a lui un thorax tacheté de roux, noir et jaune, un abdomen roux à la base puis jaune rayé de noir. Mais surtout, le frelon asiatique a les pattes jaunes à leur extrémité (elles sont brunes et rousses chez le frelon européen). Le site du Muséum national d’histoire naturelle propose des photos et des informations sur le mode de vie du frelon à pattes jaunes. 

Nathalie BELZIC PATOUILLERE 
Chambre d’agriculture Pays de la Loire