Projet de recherche pluriannuel birégional, ClimatVeg présentait ses résultats mi-mars. Une journée consacrée aux 24 actions de recherches et d’études menées depuis quatre ans en Pays de la Loire et Bretagne.
ClimatVeg comme climat et végétal : un nom qui recouvre le grand projet de recherche et d’expérimentation lancé en 2021 par les régions Pays de la Loire et Bretagne, pour « accompagner la transition des filières agricoles de productions végétales, tant en grandes cultures (céréales, fourrage) que végétal spécialisé (arboriculture, viticulture, maraîchage, production de semences) face aux impacts du changement climatique ».
Jeudi 13 mars, les résultats de ce projet étaient présentés via des interventions sous forme de « Poster » de quinze à vingt minutes, lors d’une journée de clôture dans le grand hall de l’hôtel de Région, à Nantes. Lydie Bernard, vice-présidente du conseil régional des Pays de la Loire, a lancé la synthèse de ces présentations : « Anticipation, audace, innovation : des mots importants pour préparer demain. À côté de la recherche fondamentale, on avait besoin d’une recherche précompétitive, une recherche de terrain, au plus près des acteurs du monde agricole. C’est pour eux qu’on a pensé ce projet ClimatVeg. »
Avec 80 partenaires (instituts techniques, chercheurs, organisations professionnelles…) et 350 agriculteurs et acteurs économiques impliqués dans les 24 études menées durant ces quatre années, ClimatVeg a été qualifié de « booster ou d’accélérateur de la transition » par l’élue régionale. Son financement (5,4 millions d’euros) a été porté par les deux régions de l’Ouest, les Pays de la Loire et la Bretagne, avec l’Ademe Bretagne. Pour conclure son intervention, Lydie Bernard a indiqué que ClimatVeg s’ouvrait aussi vers le côté Élevage (à travers le projet FermAdapt, renforcé au niveau des Pays de la Loire) et que les discussions étaient en cours pour reconduire un ClimatVeg 2.
De leur côté, Flavie Delattre, présidente du Pôle Végépolys Valley qui a piloté ClimatVeg, et Marie-Pierre Cassagnes, responsable de l’unité précompétitive Végépolys, ont évoqué quelques-unes de ces 24 actions de recherche « visant à favoriser la résilience des systèmes de production des filières végétales de l’Ouest ». L’ensemble des travaux a été réalisé avec de nombreux partenaires, dont trois partenaires-relais : Arvalis, le Caté (station expérimentale légumière à Saint-Pol-de-Léon, en Bretagne) et la chambre d’agriculture Pays de la Loire. Flavie Delattre a rappelé ainsi les axes d’études : « Ce qui ressort aujourd’hui, c’est de se mettre autour de la table pour partager, échanger et diffuser l’information entre partenaires et professionnels (les agriculteurs). Cela se déroule autour de trois thématiques centrales : le sol, l’eau et la plante. L’idée est de trouver des solutions particulièrement innovantes aux problématiques d’aujourd’hui. »
Connaître les climats de demain
Parmi les travaux conduits au début du projet ClimatVeg, citons celui du laboratoire du CNRS LETG de l’Université de Rennes 2, portant sur l’évolution climatique en Bretagne et Pays de la Loire, à partir des données de station météo et la projection du climat dans un futur proche (2020-2049) et lointain (2070-2099). Des cartes de températures ont été produites, révélant que Nantes pourrait connaître, en 2071, les températures actuelles de Marseille, et Rennes, celles d’Avignon. Le changement climatique englobe aussi la pluviométrie (sécheresse ou excès d’eau) et son impact sur les cultures.
Cette journée a été rythmée par les présentations des fiches de synthèse « Poster » des 24 actions, commentées et expliquées en direct par les auteurs de ces recherches. Par ailleurs, des initiations à des « serious game » (jeux sérieux) comme Resilgame, Lauracle ou le Rami Fourrager, qui sont utilisés dans les établissements de formation agricoles, ont permis aux participants de la journée de réfléchir à la gestion fourragère des exploitations.
Yvelise Richard