Lait - Evolution des résultats économiques dans les fermes laitières des Pays de la Loire

Chaque année, des simulations sont réalisées sur des exploitations types pour approcher les évolutions de revenu sur l’année civile des éleveurs de bovins laitiers de la région.

Les évolutions de revenu sur l’année civile des éleveurs de bovins laitiers de la région prennent en compte, chaque année, les effets des variations des prix et des charges ainsi que les effets climatiques. Cet article vous propose un résumé de ce travail. 

Prix de vente

Au niveau de la région Pays de la Loire, sur l’année civile 2024, les observations indiquent que, par rapport à 2023, le prix de vente du lait est resté stable en conventionnel (466 €/1000l) et a augmenté de 1 €/1000 litres en bio (501 €/1000l). Le prix des céréales conventionnels a lui diminué de 30 €/T pour le blé (200€/T). 

Les charges opérationnelles sont en baisse en conventionnel comme en bio. Cela est dû à une diminution du coût des concentrés de 8 % sur 2024 par rapport à 2023 et également à une forte diminution du prix de l’engrais minéral pour les cultures 2024 alors qu’en 2023, l’engrais avait été acheté à son niveau le plus haut. Ces deux postes compensent les autres charges opérationnelles qui elles sont en hausse de 1 à 5 %.

 Les charges de structure progressent en moyenne de +3 %. La mécanisation est un des postes les plus impactés, avec une augmentation de + 6 %.

Fourrages et céréales

Les rendements moyens régionaux en maïs ensilage de 2024 sont supérieurs de +11 % à la moyenne décennale. Ils atteignent 12,2 TMS/ha en conventionnel et 10 TMS/ha en bio. 

Les rendements annuels en herbe sont plus élevés que la moyenne de 12 %. Ils occasionnent une variation de stocks positive et une augmentation des frais de récolte. La difficulté de trouver des créneaux météorologiques favorables impacte la qualité qui est variable d’une exploitation à l’autre. 

Sur l’année civile, la consommation en grande partie de l’ensilage de maïs récolté en 2023 a permis de revenir au niveau de production moyen des vaches laitières après une diminution du lait par vache en 2023 du fait des fourrages 2022. 

Une légère augmentation du revenu disponible

Les impacts des facteurs conjoncturels, structurels et climatiques ont été appliqués sur une exploitation conventionnelle et une exploitation bio types des Pays de la Loire. L’EBE avant MO ( main d’œuvre) permet de rémunérer le travail, de pourvoir aux prélèvements privés et de rembourser les annuités et les frais financiers.

Le graphique 1 présente les effets de la conjoncture économique et les effets climatiques sur l'EBE avant main d’œuvre (MO) sur un système conventionnel vendant 650 000 litres lait avec 40 % de maïs dans la SFP et 30 ha de cultures de vente. L'EBE avant MO sur 2024 augmente de 5 500 €/UMO totale, soit 80 800 €/UMO. Il équivaut à 44 % du produit brut d’exploitation.  Avec des annuités constantes, le revenu disponible moyen 2024, en élevage laitier spécialisé conventionnel devrait se maintenir autour de 40 000 €/ UMO exploitant. 

Le graphique 2 présente les effets de la conjoncture économique et climatiques sur l'EBE avant main d’œuvre (MO) du système moyen en agrobiologie avec 10% de maïs dans la SFP. Par rapport à 2023, l'EBE avant MO sur 2024 augmente de 4 600€/UMO totale. Il est proche des 63 500€/UMO, ce qui équivaut à 40% du produit brut d’exploitation. Avec des annuités constantes, le revenu disponible moyen 2024, en élevage laitier spécialisé bio devrait se maintenir autour de 30 000€/UMO exploitant. 

Un prix de revient en baisse pour les conventionnels

Sur la même exploitation type que précédemment, le prix de revient du lait conventionnel 2024 baisse de 12 €/ 1000 litres et pour arriver à 442 €/1000l.  Pour se rémunérer 2 SMIC annuels nets (34 230 €/UMO) + 30 % de charges sociales, il faudrait un prix payé minimum de 442 €/1000l pour l’année civile 2024. Le prix moyen du lait payé 2024 est supérieur au prix de revient ce qui permet une rémunération équivalente à 2,2 SMIC/UMO exploitant sur l’atelier lait.

Mais en hausse pour les bios

Dans les élevages en agriculture biologique, le prix de revient augmente de 9 €/1000l. Pour se rémunérer à 2 SMIC, il faudrait un prix payé minimum de 537 €/1000l or le prix moyen payé en lait bio en 2024 est inférieur. La rémunération permise par l’atelier lait est de 1,8 SMIC/UMO exploitant, proche de celle de 2023.

Des repères pour se situer  

Ce travail de projection est délicat et les chiffres moyens cachent une grande variabilité de résultats entre les élevages. Il incite à la réalisation d'une projection dans chaque ferme. 

Chaque éleveur peut situer ses résultats 2024 au travers des différents repères fournis à l'aide de cas types représentatifs des systèmes laitiers des Pays de la Loire 

Equipe Inosys bovin lait Pays de la Loire
JEAN CLAUDE HUCHON & CORALIE ZIELINSKI