Cuniculture - « Il y a de la place pour les nouveaux producteurs »

Le renouvellement des générations était le thème central de l’assemblée générale de l’organisation de producteurs de lapins de Terrena.

Le besoin de trouver de nouveaux producteurs reste l’une des priorités de la filière Lapin. « Le renouvellement des générations est notre principal défi. La production baisse plus vite que la consommation donc il y a de la place pour les nouveaux producteurs », affirme Thomas Humeau, responsable de l’activité Lapin à Terrena. Ce sujet était donc le thème de l’assemblée spéciale de l’organisation de producteurs (OP) de lapins de Terrena qui s’est tenue jeudi 13 mars à Ancenis. Ce phénomène d’érosion se constate au sein de la structure : le nombre d’adhérents est passé de 66 à 64 entre 2023 et 2024, « on va descendre à 60 en 2025 », et le nombre de femelles en production est aussi en baisse (50 400 contre 53 100 en 2023). « Le volume mis en marché par le groupement est de 6,4 millions de kilo contre 6,7 millions l’an dernier. En revanche, la proportion de lapins sous la marque Nouvelle Agriculture augmente. On frôle les 40 % en 2024, soit 1,4 million de lapins vendus en NA, notre plus grosse année. 2024 est aussi notre meilleure année depuis dix ans avec un budget à l’équilibre et un résultat positif de 26 000 € », indique Thomas Humeau. 

Communication

Pour réamorcer la dynamique de recrutement et de consommation, des actions de communication ont été menées de la part de l’abattoir partenaire Lœul & Piriot (foires commerciales, animations en magasins, publicité dans les journaux…), et du Clipp, le comité interprofessionnel du lapin de chair (intervention dans les écoles). « Nous en avons profité pour sensibiliser les producteurs à prendre des stagiaires dans leur exploitation pour susciter des vocations. Deux élèves du lycée Briacé sont venues témoigner sur leur stage effectué l’an dernier en classe de première : un mercredi par semaine pendant sept semaines. Globalement, elles gardent un très bon souvenir de cette expérience, les retours sur la production de lapin sont très positifs », souligne Thomas Humeau. Par ailleurs, le directeur général de l’Académie Gautier Cholet Basket est intervenu pour partager l’expérience du club sur le renouvellement des joueurs, la création de vocation, l’accompagnement des jeunes en formation… des problématiques similaires entre deux secteurs pourtant très éloignés. « Lors de cette réunion annuelle, on a voulu proposer un discours positif, présenter des initiatives attractives », précise le responsable de l’activité Lapin. D’autant plus que, même si le commerce du lapin a été difficile en début d’année, « le commerce est bien reparti fin 2024, mieux que nos espérances, notamment au niveau des collectivités. Installer des jeunes, c’est donc cohérent. A nous de communiquer sur ce métier et sur les produits qui méritent d’être connus et développés par les metteurs en marché », ajoute Thomas Humeau.

 Une annonce brutale

Au niveau national, 2024 aura été marquée par l’annonce d’Hycole (entreprise spécialisée dans la sélection de lapins reproducteurs) d’arrêter la production et le commerce en France. « Cela a surpris tout le monde. Il a fallu réagir très vite pour se réorganiser. Terrena était déjà majoritairement client d’Hypharm, basée en Maine-et-Loire, donc aujourd’hui, c’est 100 % du groupement qui s’approvisionne auprès de cette entreprise. Nous avons fait des réunions pour les éleveurs qui utilisaient la génétique Hycole et avons proposé un suivi dans les élevages. Lors de l’assemblée générale, le nouveau directeur général d’Hypharm, Olivier Demeure, est venu se présenter, expliquer la réorganisation de l’entreprise face à cette annonce et montrer sa motivation », explique Thomas Humeau. 

Estelle Bescond